Le crowdsale est un modèle d’affaires révolutionnaire reposant notamment sur le bitcoin. La start-up suisse EverdreamSoft, coworker @ Muse, active dans le domaine des jeux l’a utilisé avec succès pour se financer.
«En un mois, nous avons récolté plus de 200’000 dollars en bitcoins grâce à une campagne de “crowdsale”. C’est une forme de financement participatif qui consiste à pré-acheter des actifs digitaux de notre jeu, appelés “BitCrystals”. Comparativement au financement participatif traditionnel (crowdfunding), nous ne donnons pas des cadeaux, comme des casquettes ou T-shirts, mais des actifs digitaux qui sont des cartes. Elles pourront être vendues ou achetées sur une plateforme électronique dédiée. La contrepartie peut être une carte digitale, utilisable dans le jeu, des bitcoins, de l’espace sur le cloud, voire un autre actif. Les acheteurs possèdent ainsi un actif numérique dont ils peuvent disposer librement», souligne Shaban Shaame,fondateur de la jeune pousse genevoise EverdreamSoft qui développe le jeu Spell of Genesis.
Autre particularité de cette opération: les cartes qui peuvent être échangées sont placées sur la chaîne de blocs («blockchain»), soit un ensemble de machines qui gère les transactions à la manière d’un livre des comptes, mais sous forme numérique. «Ces machines vérifient que la transaction est possible. Lorsque la majorité d’entre elles acceptent la transaction, le transfert de propriété se fait en moins de dix minutes. La chaîne de blocs permet de se passer d’intermédiaire et engendre très peu de frais. Le fait d’utiliser ce système pour la vente des cartes digitales est révolutionnaire», souligne le patron de l’entreprise qui emploie 7 collaborateurs dans quatre pays (Suisse, France, Hollande et Japon).
Selon Shaban Shaame, le «crowdsale» est encore une forme de financement très peu développée en Suisse. Seule l’entreprise zougoise Ethereum, elle aussi active dans les bitcoins, y a eu recours en 2014. Elle a d’ailleurs rencontré un grand succès en récoltant 15 millions de dollars via cette opération de «crowdsale».
Grâce aux bitcoins récoltés, EverdreamSoft compte développer son jeu et le terminer d’ici neuf mois. «En choisissant cette forme de financement en bitcoins et en écartant le paiement par cartes de crédit pour des raisons juridiques, nous faisons un pari. Nous laissons de côté les joueurs traditionnels pour nous concentrer sur les personnes qui comprennent le fonctionnement des crypto-monnaies. Nous avons parmi nos clients beaucoup d’Américains, dont des personnes travaillant dans la Silicon Valley, des Japonais et très peu de Suisses. Nous avons d’ailleurs engagé l’an dernier un collaborateur à Tokyo qui s’occupe de développer nos affaires au Japon car nous considérons ce pays très prometteur. Nous espérons désormais trouver un collaborateur dans la Silicon Valley», conclut Shaban Shaame.
Bilan.ch le 4 septembre 2015
Article écrit par Daniel Eskenazi à Tokyo
repris du site AlpICT