Sommes-nous tous devenus des dirigeants nomades ?

252980_158445630889479_6808970_nLa mondialisation économique incite toujours plus de grandes entreprises à s’internationaliser. L’ouverture de nouvelles succursales implique souvent le départ de top managers vers d’autres horizons, une transition parfois difficile à négocier pour eux et leur entourage. Mercredi 25 mai 2011, le First « Sommes-nous tous devenus des dirigeants nomades ? » a montré en quoi la mondialisation avait un impact sur le leadership, et pourquoi il est indispensable d’insérer les nomades dans un environnement multiculturel et de l’accompagner pour son insertion et celle de son entourage. Pour revivre le First, retrouvez ici le compte-rendu et les vidéos des conférenciers.

Katrina Burrus, fondatrice d’MKB Conseil & Coaching et du Global Nomadic Leadership DevelopmentTM Institute
« Tomorrow’s Leaders :  Succeeding in a Global World »

Peter ou Juan ? Une entreprise multinationale cherche à développer une succursale en Chine. Deux candidats sont sur les rangs. Le premier d’entre eux, Peter, a deux parents suisses, 20 ans d’expérience au sein de la boîte et c’est un expert remarquable dans son domaine. Le second, Juan, a une mère chinoise et un père indien. Il est dans la société depuis six ans, a travaillé deux ans à Singapour, deux ans à Hong-Kong et deux ans au siège de celle-ci. « Lequel choisiriez-vous ? » a demandé Katrina Burrus à l’assistance, causant sa division. « Vous avez tous raison », commentera t-elle. Selon les résultats d’une étude mentionnés par Katrina Burrus, 40% des dirigeants échouent durant les 18 premiers mois de leur carrière à l’étranger, 80% d’entre eux à cause de leur manque d’adaptation à la culture locale. Pour réussir ailleurs, impossible de ne pas s’ouvrir aux us et coutumes qui y prévalent.


Silvia Lorente, DRH de IATA
« Developing Culturally Intelligent Leaders »

Cette observation est très pertinente en ce qui concerne les ressortissants des pays occidentaux car les prévisions diffusées par Silvia Lorente, montrent que la région Asie Pacifique, à la culture si différente, semble destinée à connaître un développement exponentiel d’ici 2030. D’autres facteurs tels l’acclimatation du/ de la conjoint/-e entrent bien sûr également en ligne de compte dans l’optique d’une délocalisation bien vécue.


Sabine E. Baerlocher, directrice d’Active Relocation
« Faciliter le choc culturel local et l’intégration sociale »

« Un déménagement est – avec le divorce et la mort d’un proche – l’un des traumas les plus importants dans une vie. Les études ne précisent même pas qu’il est question d’un déménagement dans un autre pays, alors imaginez. » Troisième intervenante, Sabine E. Baerlocher est la directrice d’Active Relocation, une entreprise spécialisée dans l’accompagnement de travailleurs étrangers venus s’établir en Suisse ou en France voisine.

S’expatrier est un choc, Sabine E. Baerlocher en convient et donne plusieurs clés pour l’atténuer. Il s’agit entre autres de faire preuve de « curiosité », avoir « confiance en soi », se fixer des « objectifs simples » et « connaître sa propre culture » pour pouvoir ensuite comprendre celle du pays hôte.

En Suisse, les valeurs répertoriées sont :

  • En matière de règles et relations : l’universalisme, à savoir le fait que la loi soit placée au-dessus de tout et la même pour tous
  • Une perception « linéaire, séquentiel et rigide » du temps –Sabine E. Baerlocher : « Notre agenda nous dirige »
  • L’individualisme couplé au consensus – « On est responsable de ce qui nous arrive mais on prend les décisions en groupe »
  • Le fait de « vivre pour travailler »
  • Le respect de la vie privée


Laetitia Tierny, responsable d’International Link
« Une réalité locale pour des activités mondiales »

Dernière intervenante à prendre la parole, elle est revenue sur la difficulté d’entrer dans la sphère privée des citoyens suisses. « En Suisse, il faut beaucoup de temps avant d’obtenir l’amitié de quelqu’un mais lorsqu’on l’a, c’est en général pour toujours », a-t-elle indiqué. Elle a ensuite évoqué la particularité du contexte lémanique, émanant de la modification de son tissu économique. La présence actuelle d’environ 40% d’étrangers nécessite la création et la mise en place de structures adaptées. Pour faciliter l’acclimatation des travailleurs étrangers, International Link[1] organise notamment plusieurs événements dont International Career Fair[2] agendé le 6 novembre à Beaulieu, Lausanne.


Autres ressources sur cet événement / thématique :

  • Album vidéo de la conférence sur Vimeo
  • Album photo de la conférence sur Flickr
  • Présentations des intervenants de la conférence sur Rezonance

[1] Une organisation créée par la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI) et le Développement Economique – Canton de Vaud (DEV) pour faciliter l’intégration de travailleurs étrangers à l’échelon local.
[2] Le « premier salon professionnel du genre en Suisse romande », qui aura lieu conjointement avec le Leman Expat Fair.

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