La Suisse compte 2,7% de la population impliquée dans des activités entrepreneuriales sociales, un des plus forts taux en Europe. Trouver un équilibre optimum entre la profitabilité de l’entreprise et son utilité sociale est la motivation d’un nombre croissant d’entrepreneurs. Mardi 3 mai 2011, le First « Mettez du social dans votre entreprise ! » a montré la nécessité de ce type d’entreprises pour l’économie suisse et a permis de découvrir qui étaient les entrepreneurs sociaux en Suisse, ainsi que leur importance dans le tissu économique et social. Pour revivre le First, retrouvez ici le compte-rendu et les vidéos des conférenciers.
Christophe Dunand, directeur de l’entreprise d’insertion Realise
Jean-Christophe Zuchuat, professeur à la HEG Fribourg
« Qui sont les entrepreneurs sociaux de Suisse ? »
Une étude réalisée par l’Institut Entrepreunariat et PME de la Haute Ecole de Gestion de Fribourg montre que la frontière entre les mondes économique et social n’est pas nette. Une nébuleuse. Ce terme employé par le tandem Christophe Dunand– Jean-Christophe Zuchuat fait référence au grand nombre d’entreprises avec une pluralité d’objectifs -économiques, sociaux et environnementaux- répertoriées dans l’étude de l’Institut Entrepreunariat et PME. Realisée à la demande du «Global Entrepreneurship Monitor», cette étude demandait notamment aux dirigeants d’attribuer, à partir d’un total de 100 unités, des points aux trois axes cités ci-dessus en fonction de leur stratégie d’entreprise.
Le graphique réalisé à partir des résultats obtenus prouve que, même si certains d’entre eux misent tout dans un domaine, les objectifs pluriels sont majoritaires. «Il y a des entrepreneurs sociaux dans l’ensemble des branches économiques», indique Christophe Dunand. Autres constats tirés de l’étude : le comportement des sondés ne varie pas selon l’âge, le niveau de formation n’a pas d’influence sur l’orientation de l’entrepreneur, il n’y a pas de différence entre les trois domaines pour les revenus inférieurs à 120 000 francs et, même si une grande diversité s’observe, les femmes semblent plus sensibles au social et à l’environnement.
Laurent Houmard, professeur à la HEG Fribourg
Denis Hostettler, agent général à La Mobilière
Thierry Bourquenoud, directeur de la fondation Saint-Louis et créateur de la crêperie Sucrésalé
Jean-Claude Pittet, directeur de la fondation Le Relais
Dominique Roten, responsable de la représentation romande de la Banque Alternative Suisse
« Table ronde d’entrepreneurs et dirigeants d’entreprises sociales »
La table ronde qui suivait était composée de quatre intervenants mêlant le social et l’économique dans leur activité professionnelle. Au-delà de leur différents parcours, leur choix, ont-ils déclaré au modérateur Laurent Houmard, professeur à la HEG de Fribourg, correspondent aux valeurs auxquelles ils croient. Des valeurs qui ressortent nettement dans leurs réponses à la question : « Comment conciliez-vous les objectifs économiques et sociaux ? »
Thierry Bourquenoud indique que « l’un et l’autre sont liés. La mission de réinsertion de la crêperie ne peut s’opérer que si des profits sont réalisés» –ndr. Sucrésalé ne reçoit pas de subvention de l’Etat–. Dans le cas de Denis Hostettler, la stratégie de la coopérative tient compte de sa responsabilité vis-à-vis de la collectivité et de l’Etat. «Nous devons faire de l’argent pour pouvoir le ristourner», résume-t-il. Dominique Roten parle entre autres de l’absence de projets à caractère spéculatif, de l’égalité des salaires hommes-femmes et de l’élimination de projets à caractère spéculatif. Pour Jean-Claude Pittet, l’important est que «les salaires du personnel et les dépenses liées aux matières premières et aux sous-traitants couvrent le chiffre d’affaire ».
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