Il faisait froid le 20 novembre 2015, il faisait surtout humide, car il pleuvait des cordes. Un temps à ne pas mettre un entrepreneur dehors. Et pourtant, cette date annoncée un peu plus d’un mois plus tôt a fait date ! La Muse, grande organisatrice de la manifestation, est une équipe qui sait bouger et faire bouger les choses. Un petit lutin, qui était sorti voir s’il trouvait un abri un peu potable par ce temps de cochon, a tout vu, et il raconte. Bien sûr, un lutin c’est anonyme, donc nous ne donnerons pas son nom. On ne le connaît pas, d’ailleurs. Mais, de par sa petite taille, il a pu se faufiler partout. Donnons-lui la parole …
Dis donc, ça mouille, par ici, je vais chercher un coin un peu plus sec. Tartegnin, ah, son bon vin, ses bons vivants, son bistrot… Tiens, des tipis ! Je ne savais pas que les vaudois avaient invité des indiens. Brrr, il ne fait pas chaud dis donc, dans ces tipis. Chauffage, nom d’un petit bonhomme ! On m’apprend que le chauffage, c’est pour plus tard, pour le moment, tout le monde s’active et a donc assez chaud.
Claire et Manon se démènent. Les bénévoles aussi. Bon, il faudrait faire de jolies tables pour les jus qui permettront de désaltérer les participants. Mon cerveau de lutin ne fait qu’un tour. Pour le moment, il suffit de lever la tête et d’ouvrir la bouche ! Claire m’intime l’ordre de cesser de faire le clown. Ben oui, je suis un lutin, pas un clown ! Alors je me résous à aider là où je peux, je passe entre les jambes des bénévoles, je me faufile et remets oups, un verre, tiens, des gobelets, des guirlandes, des décorations ! C’est marrant, tout ça, mais ils arrivent quand les entrepreneurs ?
Claire, sans se départir de son calme, m’explique qu’ils arrivent un peu plus tard, et, me voyant bleu de froid, me propose d’aller me réchauffer avec un café. Oui bon, encore faut-il le trouver, le café. Ah, voilà, en traversant tous les tipis (ce n’est pas seulement pour le loto des entrepreneurs, le lendemain, il y a le mondial de fondue!). J’arrive au café, et je commande un thé… Ils sont sympas dis donc, dans ce café ! Je discute avec Odia, une participante d’origine congolaise qui est elle aussi un peu transie. La discussion part, c’est aussi la vie, sur les récents attentats qui ont eu lieu à Paris. Bien sûr, ça nous choque, bien sûr, le fait que les entrepreneurs représentent les forces vives du pays et l’espoir des jeunes, c’est important, ça permet peut-être d’éviter certains de ces drames. Car quand les gens ont un objectif constructif, ils n’ont pas à se glorifier de faits affreux.
Oui, les entreprises romandes œuvrent pour la paix, qu’on se le dise ! Odia me rappelle qu’au Congo, les femmes de zéro à 99 ans se font violer tous les jours. Les attentats, c’est bien sûr affreux parce que c’est proche de nous, mais on a tendance à ne voir que ce qui nous touche. Oui, donc, le Loto des Entrepreneurs, c’est aussi là pour redonner espoir aux gens, pour vivre de passions et non de dépressions, pour amener de la joie et du bonheur, en plus d’une économie florissante, ah mais !
Alors, rassembler les entrepreneurs, c’est une idée géniale de Claire Gadroit et de Geneviève Morand, un pari fou monté en quelques semaines. On y va, d’ailleurs, c’est l’heure, on a fait le tour de la planète, mais ce soir, c’est à Tartegnin que sont braqués les projecteurs, Tartegnin, petit village vaudois qui résiste sous la pluie. Les tipis aussi, d’ailleurs, je regarde avec inquiétude les monteurs des tipis qui, avec de grandes perches, font dégorger les poches d’eau qui se forment. Vous êtes sûrs que ça tient ? Je suis rassuré d’un sourire désarmant. « Bien sûr, on en a vu d’autres ! ». Voilà mon âme de lutin rassurée.
J’avise une table très haute. Beaucoup trop haute pour ma taille de lutin. Heureusement, la nature, fait rare chez les lutins, et j’en suis fier, m’a doté de petites ailes et je peux donc, en prenant mon élan, m’élancer dans les airs et atterrir sur la table. Un peu étourdi (l’atterrissage n’est pas ma spécialité) je regarde les 4 yeux qui m’observent avec curiosité. Tiens, des Messieurs, très sérieux ! Je me mue en reporter. Mais vous faites quoi, perchés sur cette table ?
Ils se présentent d’abord. Jean-René et Henri. Je leur explique que je suis un lutin anonyme. Ils sont du ski club de Meynier, et c’est eux qui vont crier les numéros du loto. Je suis un peu intimidé par leur assurance, par le tableau électronique qui est derrière eux, par leur calme un peu rigolard, quand même. Bon, le ski club de Meynier, c’est eux, le loto pour le ski club, c’est eux, et ça fait 40 ans que ça dure ! 630 membres, mazette ! Les entrepreneurs sont entre de bonnes mains, c’est sûr.
Voilà d’ailleurs qu’ils arrivent, les entrepreneurs ! Des bénévoles souriantes leur donnent leur badge, leur carton pour jouer au loto, tout un combat, cette histoire ! Un combat paisible, un ballet de fées (ben oui, c’est peut-être pour ça que j’ai été attiré) qui s’organise pour que tout le monde trouve sa table aux noms bien suisses. 130 entrepreneurs sont attendus, bon, il y a aussi quelques villageois, mais ça en fait, du monde. Je rencontre Antoine Offray, du Grand Chelem Event. Il vient amener un lot, 4 places en finale du Swiss Open de Gstaad. C’est le responsable commercial, il y travaille depuis 16 ans. Organiser et trouver les financements de manifestations culturelles et sportives, c’est un beau métier, ça…
Ping ! Voilà que je me cogne dans les pieds de table pour éviter…Claire qui s’affaire … C’est qu’à la Muse… On s’amuse ! Ben oui, ça rime, j’ai pas pu résister, je suis un lutin farceur… Et voilà l’AGEFI ! Qui soutient aussi le Loto des Entrepreneurs, et offre un abonnement d’un an aux chanceux à leur magazine Profil et Agefi Life. Tout un programme ! Et des magazines magnifiques…
Toutes antennes dehors, j’apprends que cette soirée a été organisée à partir d’un « Et si on lançait un Loto ? » Ils sont fous, ces Musois ! Et à quoi tiennent les choses, dans la vie. De la joie et du froid, un bon mélange, qui rime aussi ! Sauf que ce n’est pas vrai, ça chauffe, et pas que dans les cœurs, le chauffage marche !
Stéphane Jayet, municipal de Tartegnin, fait un discours (il était aussi au bistrot avant, c’est du boulot, d’organiser toutes ces manifestations, y-compris le mondial de la fondue!) nous explique qu’il est heureux de nous accueillir, que Tartegnin, c’est un village de vignerons artisans haut de gamme…
Je volète entre les tables et les stands. C’est plus sûr, vu le monde ! Voilà Eric Grassi, qui gère Copyphot en direct de la Muse (enfin pas ce soir, il est à Tartegnin et il prend en photo les entrepreneurs et les lutins qui passent). C’est super, son système, une technique qui fonctionne, en dépit de la lumière peu compatible, contactez-le, il vous expliquera tout.
Et voilà que je m’arrête. Stupéfait. Oups, il faut que j’agite les ailes, sinon je risque de couler à pic… dans une tasse à café ! Toute l’Italie est là ! Caffetino, ce n’est pas un café, c’est une ambiance, c’est l’expérience du café ! Le «barista» (l’opérateur de la machine à café), Filippo Pierri-Vincentelli, m’explique son art, la passion vissée dans la prunelle. C’est que c’est toute une histoire, de faire un vrai café ! La mouture, la main du barista, la manutention de la machine, son réglage en fonction de l’humidité… J’oublie plein de détails, mais c’est du sérieux, fait avec l’œil rieur. C’est toute l’Italie qui a débarqué en triporteur sous le tipi !
Et puis voilà que l’un des deux fondateurs de Caffettino, Luca Martino, vient me rejoindre pour m’en dire un peu plus sur l’origine de ce projet un peu fou. Quand même, le triporteur se rend partout à 40 km à l’heure ! Pour l’heure, il en existe deux, deux triporteurs. Qui portent la marque des choses faites avec cœur, ça c’est sûr ! Alors si vous cherchez à faire de l’effet sur vos invités, n’hésitez pas à inviter Caffettino, vous aurez l’Italie chez vous ! Intérieur, extérieur, tout a été pensé pour des manifestations pleines de chaleur humaine. Un art de vivre, on vous dit !
Le loto bat son plein, à présent, et je m’aperçois que les entrepreneurs ont aussi un cerveau reptilien. Quiiiiiiiiiine ! Et à la table à côté, un point qui s’abat sur la table de déception. M….e, c’est pas juste, c’est toujours la même table qui gagne ! J’observe qu’il y a des équipes entières très organisées. Elles ont un tampon qui leur permet de marquer les numéros sortis…. Coup de sac ! Hurle une table, visiblement peu chanceuse jusque-là. Les esprits s’échauffent, c’est vraiment très rigolo. Et en même temps, les gens sont très concentrés. Il y a tout de même pour 40’000 francs de lots, offerts par les entrepreneurs, c’est trop top, ça, merci les entrepreneurs généreux !
Les contrôleurs-coureurs bénévoles courent – ils auront mérité leur fondue – les maîtres du jeu disent oui ou non à une quine ou à un carton. Et quand c’est non, ils savent calmer le jeu, on sent leur expérience. Non, les tomates, c’est pour plus tard !
Les gens échangent, communiquent autour de la cheminée au bio-éthanol. Je croise Oscar Recouso, qui menace, l’œil malicieux, de poser propet. Hein ? Dans mon monde de lutin, on ne sait pas ce que ça veut dire. Il éclate de rire. « On m’a refusé une quine, je vais poser propet ». Bon, j’en saurai pas plus mais j’en apprendrai un peu plus sur son entreprise, née et nourrie à la Muse, Altura. Alors surtout, allez voir son site, et puis « likez » son facebook, il donne des conférences pour expliquer pourquoi c’est utile, c’est un expert en marketing ! A bientôt à la Muse pour l’entendre !
Je croise Réginald Maître … « de votre moteur » explique-t-il. Il n’a rien à expliquer, d’ailleurs, il est connu comme le loup blanc, à la Muse. Je lui demande comment il trouve la soirée. Lui aussi a l’œil qui pétille, décidément. Je vous retranscris ses mots, dits avec une force de conviction qui le caractérise tellement : « génial, superbe, dynamique, de belles femmes, une atmosphère bien vaudoise et tellement formidable. » Je lui demande quand même ce qu’il fait. Aujourd’hui, c’est « livreur de bonheur ». Vaste programme, youpi !
La fondue est là, mmmmmh, je reviendrais bien demain, même sous des trombes d’eau, pour le mondial de fondue ! La fête bat son plein, Geneviève Morand est ravie mais intouchable, embarquée dans des conversations passionnées… Ben oui, tout ça, à la base, c’est elle qui l’a créé ! Merci Geneviève, merci Claire, et toutes les personnes qui ont donné un coup de main !
Le lutin des bois