« Coworking or not coworking », telle est la question

Le 3 avril dernier, l’assemblée générale de l’Arfor rassemblait 50 personnes à Y-Parc d’Yverdon. En ouverture de l’événement : une conférence de Geneviève Morand, Présidente de la Fondation pour la créativité entrepreneuriale, sur le thème «Coworking et collaboration, des atouts pour la formation ». Geneviève Morand a souligné l’importance de deux valeurs, communes aux nouvelles formes de collaboration :

– La créativité, qu’elle a illustrée de façon très concrète en proposant de changer l’emplacement des chaises, de la traditionnelle disposition en théâtre à une disposition en cercle, ce qui a eu pour effet d’ouvrir et d’enrichir les interactions entre les participants. Le coworking met en lien des créateurs de tous horizons, il rassemble les différences. En cela il participe à la créativité.

– La relation. Rechercher la qualité et la profondeur dans les relations, passer du réseautage à l’entraide, autant de principes chers au coworking et que Geneviève Morand résume par l’accès à une vraie « intelligence relationnelle ».

« Coworking or not coworking », telle est la question, par Geneviève Morand

Dans le mot « coworking » comme dans le mot « networking », il y a la notion de « travail ». Les espaces de coworking sont l’endroit de référence de la classe créative et de la génération Co. Entre travailler seul et travailler ensemble, ils proposent un lieu fondé sur l’échange où chacun reste autonome et où son intégrité est respectée.

Certains espaces sont spécialisés d’autres non. Par exemple la Muse Genève et Lausanne accueille les porteurs de tout type de projet, qu’ils soient indépendants ou constitués en entreprise. On y observe l’émergence de net-up soit des entreprises principalement de services qui se développent en réseau. Par contre Impact The Hub qui va ouvrir à Genève a pour vocation uniquement d’accueillir des initiatives émanant d’entrepreneurs sociaux. Si certains lieux n’accueillent pas plus de 10 places de travail sur moins de 100 m2, la Muse Genève, le plus grand espace de Suisse romande, accueille en simultané près de 45 coworkers sur une surface de 300 m2. Cette densité est garante de la masse critique qui favorise la diversité des échanges.

Faut-il rejoindre un espace de coworking existant, créer son propre espace, ou pratiquer de la colocation ? Toutes ces alternatives sont à examiner avec soin en fonction des besoins des gens. Il est préférable d’adosser un tel projet à un réseau déjà existant.

Les défis d’un espace de coworking consistent aussi bien à proposer une conciergerie efficace qu’une véritable animation du lieu. Il faut comprendre qu’au delà de répondre aux besoins en logistique, wi-fi, photocopie, café, etc., une des fonctions clé d’un tel espace est de briser l’isolement des porteurs de projet et d’augmenter la probabilité de rencontrer la bonne personne, que ce soit en terme de partenaires, collaborateurs ou clients. Un journaliste en visite à la Muse a eu cette formule intéressante de « laboratoire de contamination positive ». Si l’on devait résumer l’expérience qu’apporte un tel lieu aux coworkers, on peut parler de co-développement et de co-création, et ceci dans un environnement bienveillant et sans jugement.

Depuis 2008, les espaces de coworking doublent chaque année. Ces derniers temps. On a aussi vu des espaces fermer. Le temps à investir dans l’intendance et l’accueil d’événement ne doit en aucun cas être sous-estimé et il est nécessaire d’établir un budget précis. Pour se familiariser avec ce concept, il est important de visiter des espaces de coworking et leur site Internet. La Cantine à Paris, The Betacowork à Bruxelles et la Muse ont fait partie de la campagne de lancement de Creative Wallonia en tant qu’espaces de référence. Ramon Suarez du Betacowork prépare un livre sur la gestion d’un espace de coworking à sortir prochainement. Antoine Burret anthropologue qui prépare une thèse sur les tiers lieux et Yoann Duriaux viennent de rédiger le Manifeste des tiers-lieux à découvrir en ligne.

Geneviève Morand
Auteure de « L’art de l’entraide » publié en 2013 chez Jouvence. Elle co-écrit « L’art de l’intelligence relationnelle » à paraître en novembre 2014 toujours chez Jouvence dans la collection « le travail autrement ».
Présidente de la Fondation Muse pour la créativité entrepreneuriale

Références :
http://ramonsuarez.com/,
http://movilab.org/index.php?title=Le_manifeste_des_Tiers_Lieux
www.la-muse.ch

One thought on “« Coworking or not coworking », telle est la question

  • By David - Reply

    En tant qu’adèpte des espaces de coworking, je conseille à tout entrepreneur, surtout ceux qui travaillent à leurs domiciles plus de 3 jours par semaine, d’essayer les espaces de Coworking.

    Dans un article de mon blog, je décris quels sont pour moi les 8 raisons d’essayer les espaces de coworking et j’espère que je donne envie d’aller essayer ces espaces de travail partagés : http://en-haut.be/8-raisons-d-essayer-les-espaces-de-coworking/

    On y fait des rencontres, des échanges gagnants-gagnants, bref, c’est le pied 🙂 !

    Au plaisir de vous croiser dans un espace de coworking un jour.

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