Vous recherchez un emploi ? Ou vous êtes à la recherche d’un employé ? Vous ne savez pas comment vous y prendre ? Peut-être devriez-vous essayer les réseaux sociaux. Selon Dimitri Marguerat de Jobtic ceux-ci ont un tel impact que ces dernières années ils « ont tissé une toile quasi hégémonique sur notre vie privée. » Découvrez son article et ce qu’en pensent ces interviewés, notamment Dajana Kapusova, coworkeuse à Muse Genève et spécialiste LinkedIn.
« LinkedIn, ou l’obsolescence programmée du CV »
« Aujourd’hui, les réseaux sociaux ont tissé une toile quasi hégémonique sur notre vie privée. Mariages, soirées débridées ou communion du petit frère cohabitent parfois étonnamment sur la même page d’un profil. Un surprenant mélange qui rend la limite entre la sphère privée et la sphère publique souvent floue.
L’arrivée des smartphones et des tablettes sur le marché a encore accentué le phénomène. La transmission des dernières infos croustillantes est maintenant quasi instantanée. On vous suit comme une star hollywoodienne sur les réseaux sociaux, on vous géolocalise en temps réel, on vous retweete parfois des centaines de milliers de fois. Un mauvais film de science-fiction ? Non, le quotidien de bon nombre d’utilisateurs de Facebook ou de Twitter. En particulier les jeunes, mais pas seulement.
De l’âge de pierre au recrutement 2.0
Depuis quelques années, la révolution numérique commence également à avoir un impact sur le recrutement. Quel collaborateur ne possède-t-il pas, en effet, un profil professionnel sur LinkedIn ou Viadeo? «En quinze ans, explique Jean-Christophe Anna dans son livre Job et réseaux sociaux, le recrutement est passé de l’âge de pierre au 2.0. Après une première évolution majeure avec l’arrivée des sites emploi en 1998, ce sont deux véritables révolutions qui viennent de s’enchaîner en un temps record: l’explosion des médias sociaux en 2007 et le décollage des usages mobiles appliqués au recrutement en 2012.»
Le «Trend Report – recrutement en ligne Suisse 2012», étude réalisée par la société Propective Media AG en 2013, va dans le même sens. Les premières conclusions du rapport révèlent que 34% des utilisateurs de smartphones consultent des offres d’emploi depuis leur mobile. En revanche, en ce qui concerne les postulations via les réseaux sociaux, les candidatures sont encore peu nombreuses. Seuls 9% des candidats ont en effet déjà utilisé leur profil pour offrir leurs services ou entrer en contact avec un employeur. Du côté des entreprises, par contre, 28% des recruteurs prétendent avoir déjà utilisé leur profil lors d’un processus de recrutement. En revanche, 9% d’entre eux ont déjà utilisé des applications mobiles et 42% assurent en tester actuellement les possibilités.
LinkedIn, une immense base de données accessible à tous
Si la révolution du recrutement 2.0 a bel et bien eu lieu, la pratique et les avis sur le terrain sont, eux, pour le moins mitigés. «J’ai décidé de poster une annonce payante sur LinkedIn afin de tester le recrutement via les réseaux sociaux, nous confie Patrick Lauper, responsable des RH et directeur adjoint de la Haute Ecole de la Santé La Source Lausanne. Aujourd’hui, je suis mû par deux sentiments. Le premier est plutôt positif, car j’ai effectivement engagé une personne de qualité qui correspond tout à fait au profil recherché. Le second est plus contrasté. Le délai avant de recevoir des candidatures est relativement long. De plus, un grand nombre de candidatures nous est parvenu de l’étranger, des profils souvent peu en adéquation avec le poste, la majorité des candidats étant souvent surdiplômée.»
Les avantages du recrutement via les réseaux sociaux sont pourtant nombreux, explique Dajana Kapusova,économiste-informaticienne avec 12 ans d’expérience du web et de l’informatique. «LinkedIn est un outil qui vous permet d’optimiser vos chances de trouver un emploi, explique-t-elle. C’est une immense base de données à disposition des recruteurs et des candidats.» Et Jean-Christophe Anna d’ajouter: «Viadeo ou LinkedIn sont [en effet] de formidables outils pour mieux cibler votre marché et identifier les entreprises de votre secteur d’activité ou les interlocuteurs au sein de l’entreprise dans laquelle vous rêvez de travailler.»
«L’utilisation de LinkedIn permet de mieux saisir les attentes des entreprises, explique Luca*, ancien étudiant à la faculté des HEC de Lausanne et de Saint-Gall qui était, il y a encore quelques mois, à la recherche d’un premier job dans une société d’audit et de conseil. Cela te permet de te faire une meilleure idée de l’ambiance de travail au sein des sociétés que tu vises, et surtout d’entrer en contact avec des collaborateurs afin de récolter un maximum d’informations sur l’entreprise pour préparer ton entretien.»
Une relation équilibrée entre l’entreprise et le candidat
La révolution des réseaux sociaux se situe bien dans le rééquilibrage de la relation entre le recruteur et le candidat. «Pourquoi? Parce qu’aujourd’hui, répond Jean-Christophe Anna, les mêmes outils sont à la disposition de l’entreprise/recruteur et du candidat pour accéder au marché (des candidature d’un côté, des offres de l’autre), assurer leur promotion (marketing employeur contre personal branding), s’informer sur l’autre et entrer en contact.»
Pour le candidat, il ne suffit pas simplement d’avoir un profil sur LinkedIn ou Viadeo. «Il faut être actif, relève Dajana Kapusova, et savoir comment s’y prendre.» Une méthode qui peut se résumer en trois points, selon la spécialiste : 1° optimiser son profil (par exemple avec des mots-clés), 2° agrandir son réseau (en fonction de ses objectifs) et 3° être actif (alimenter régulièrement son profil avec du contenu de qualité).
Vers la disparition du CV classique?
Pourrait-on à l’avenir se passer du CV classique ou des jobboards? Cette question récurrente est la thèse défendue par Jean-Christophe Anna. Selon lui, le CV classique est programmé à disparaître dans un avenir plus ou moins proche et sera remplacé par un CV dynamique, à l’image peut-être de ce qui se fait actuellement sur Doyoubuzz. Le spécialiste imagine même un recrutement 2.0 plus ludique et surtout plus innovant, un recrutement exploitant pleinement le potentiel des nouvelles technologies de l’information.
Selon Patrick Lauper, en revanche, le CV classique n’est pas prêt de disparaître. «Le CV classique, note-t-il, est important, car il livre des informations essentielles pour le recruteur et personnalise la candidature. Les informations accessibles sur les réseaux sociaux ont souvent un caractère universel et livrent peu de renseignements sur le candidat.»
Dajana Kapusova partage en partie cette opinion. «LinkedIn, explique-t-elle, est d’abord un outil pour étendre son réseau. Le réseautage a toujours existé. Les réseaux sociaux n’ont fait qu’amplifier le phénomène. Même si l’on vit clairement une tendance à la digitalisation, le CV traditionnel reste pour le recruteur un bon moyen de comparaison entre les candidats», note-t-elle.
«Soyez unique, soyez vous-même»
Même si le CV persistera sous une forme ou sous une autre, les réseaux sociaux sont voués à jouer à l’avenir un rôle important dans le recrutement. Et à n’en pas douter, ceci impliquera un certain nombre de réajustements dans les pratiques des RH. Et peut-être bien la remise en question de certains préjugés. Mais pour en arriver-là, il ne faut pas perdre de vue la dimension humaine dans les relations sociales via les réseaux sociaux. «Car derrière chaque profil, il y a une personne», met en garde Dajana Kapusova. «Valorisons plutôt l’être humain derrière la machine en s’adressant par exemple personnellement à ses relations, conseille d’ailleurs la spécialiste à ce propos. De même, favorisons les réponses personnelles lorsqu’on nous sollicite.»
La relation entreprise/candidat s’en trouvera dès lors renforcée et durera bien plus longtemps, prédit Jean-Christophe Anna. «Elle a pu commencer bien en amont du process de recrutement et peut même se poursuivre après le départ d’un collaborateur», note-t-il. Prenez donc garde, car votre employabilité numérique va vous poursuivre. Vous êtes désormais un candidat à vie. La solution? «Soyez unique, assure Dajana Kapusova, soyez vous-même!» »
Un article TOTALEMENT INUTILE et d’une banalité à pleurer….
Merci de nous faire parvenir votre opinion. Ce serait intéressant de savoir pourquoi vous pensez cela 🙂
Un article très intéressant qui pointe du doigt l’évolution majeur en cours dans le recrutement avec la trace numérique, l’accès à des informations très « parlantes » comme le cercle de relations ou les textes dans les groupes de discussion, ou la possibilité de contacts avec de futurs collègues par le candidat ou les anciens par un recruteur…
@ Nadia je suppose que le rédacteur du premier cpmmentaire est un amoureux éconduit? la seule explication rationnelle…
À mon avis, je suis convaincue que nous ne pouvons plus ignorer le monde numérique lors d’une recherche d’emploi, car les « traces » existent. De plus en plus d’individus et d’entreprises font leurs recherches sur le Web pour trouver l’employé/l’entreprise idéale – qu’on le veuille ou pas.
Bonjour Nadia,
je découvre votre article aujourd’hui, je rejoins votre opinion et celle de Jean.
D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière j’ai visonné une vidéo sur le salon des RH à Paris, et tous les avis allaient dans le même sens: réseaux sociaux, CV en ligne, prise de contact via LinkedIn, etc, etc…
Hier soir j’ai assisté à une conférence sur les réseaux sociaux d’entreprises, et là encore, les discussions vont dans le même sens…
Ce qui est triste par contre, c’est la critique non-constructive du premier commentaire, qui d’ailleurs n’as pas pris la peine d’argumenter. La critique est facile, cette personne a-t-elle seulement écrit un seul article au cours de sa vie? Sûr que non!